Histoire de la commune 

Yargatenga chef-lieu de commune en langue bissa signifie ‘‘village de Yarga’’ aurait été fondé par un ancêtre guerrier du nom de Yarga qui était tisserand. Il aurait quitté Gando, vers Garango (dans la province du Boulgou) suite à une querelle liée à l’héritage d’une veuve. Il se serait réfugié sous un baobab à Goabghin[1], hameau de culture situé à 5 km à l’Est de l’actuel Yargatenga.

Dans ce hameau de culture, les habitants remarquèrent qu’après avoir défriché leurs champs de brousse, le lendemain ils revenaient trouver les tas d’herbes et d’arbustes brûlés sans en connaître l’auteur. Ils décidèrent alors de laisser une personne dans les champs pour surveiller les lieux; celui-ci finit par découvrir Yarga et le conduisit au village. Yarga affirma qu’il brûlait les ordures dans les champs pour aider les producteurs. En guise de reconnaissance pour les services rendus aux habitants, une femme lui fut donnée et de leur union naquit trois garçons : Siri (mouton), Noaga (poule) et Sinne (agneau).

Yarga aurait dit à ses enfants, qu’ils n’avaient pas de lieu de culte et que c’était lui leur culte. A partir de ce moment, les habitants se rendaient chez lui pour demander sa protection et son aide et ils étaient aussitôt satisfaits. En dépit de cette cohabitation paisible, une guerre éclata entre la famille de Yarga et les Moba venus de Cissana mango (vers Dapaong au Togo). Ces derniers étaient les premiers habitants de la localité. Yarga réussit à les chasser hors du village. A partir de ce moment, le village prit le nom de Yargatenga.

Au soir de sa vie, Yarga demanda à ses enfants de lui apporter un plat en terre cuite. Il le posa à son chevet et s’endormit ; le lendemain matin, ses enfants se rendirent dans sa case et ne l’y trouvèrent pas. Ils se mirent à sa recherche en suivant ses empruntes, qui les conduisirent au-delà d’une rivière[2] où ils retrouvèrent le plat en terre cuite remis la veille, entre trois arbres[3] (Bangandé, Taanga, Soussoubtiiga) en langue mooré. A cet endroit, les empruntes auraient disparues et des indices montraient que Yarga s’était ‘‘enfoncé’’ sous terre. Cet endroit est depuis lors un lieu de culte pour les habitants du village, voire de la commune rurale de Yargatenga.

Par la suite, d’autres familles se sont installées à Yargatenga :

  • Les Tougri, qui seraient venus de Tampané (vers Ouargaye) pour échapper aux travaux forcés ;
  • Les Bidima, qui auraient quitté Kogo (vers Ouargaye) pour des raisons de conflits qui les opposaient aux zaossé ;
  • Les Segda, originaires de Dourtenga ; eux aussi auraient fui les travaux forcés ;
  • Les Sanané qui seraient venus de Gourgou (vers Tenkodogo) à la recherche de matières premières pour la forge ;
  • Les Zampaligré ou Yangané qui auraient également fui la zone de Bittou pour échapper aux travaux forcés

Sur le plan coutumier, la majorité des villages sont sous l’autorité du chef de Bittou qui intronise les chefs des villages concernés. Il est assisté dans ses fonctions par un collège de cinq (05) sages qui forment la cour royale. Le Chef de Yargatenga est intronisé par le chef de Tenkodogo. Ce qui témoigne des liens séculaires qui ont toujours existé entre les mossis et les Bissa. La famille DIESSONGO occupe le trône depuis la fondation de Yargatenga. L’actuel chef, le septième chef est le Naaba ABGA. La succession au trône se fait dans la famille. La chefferie traditionnelle participe à la gestion de la commune en tant qu’organe consultatif dans toutes les questions engageant le devenir de la communauté. Elle joue un rôle de premier plan dans la gestion du foncier qui demeure un domaine sensible dans la commune. A cet effet, la résolution des conflits ou litiges liés au foncier lui incombe au premier chef.        

 

 

 

Laisser un commentaire